De la finitude de l'Être humain
Les modifications de notre environnement nous amènent-elles à prendre conscience de nos limites en temps qu'être humain ?
Cyril Hausane
10/30/20252 min temps de lecture

Les constatations de sur l'esprit du Paléolithique, à savoir la contradiction fini et infini de notre monde, peuvent s'appliquer d'une autre manière. Infini par l'horizon de sa vie, l'homme pouvait toujours envisager un ailleurs. Limité car à un endroit donné, les ressources devait être âprement recherchées. Cette situation s'est inversée aujourd'hui. Les ressources paraissent couler sans limite pour nos civilisations occidentales, alors que l'horizon est de plus en plus limité par le développement des communications qui permettent d'envisager un village mondiale selon l'expression consacrée.
Mais cette fausse perception d'une réalité infini ne se limite pas aux moyens de communication et d'action en général. La réalité elle-même est finie. L'ensemble du monde est à moins de 24h d'avion, quand il y a deux siècles, la journée de cheval était l'étalon pour définir le chef lieu d'un département en France. Dans d'autres domaines comme la représentation de l'univers, les images pour remplacer l'infini, le Donuts ou la sphère, ont une bonne place. Elles matérialisent parfaitement le concept d'infinité limitée. Ce sont des configurations où nous pouvons parfaitement circuler sans rencontrer de limites, et pourtant être dans un espace lui-même limité. Mais ce concept d'infini limité ne se trouve pas qu'en physique. Nous pouvons observer par exemple que certaines mutations chez les animaux sont redondantes dans le temps. De la même manière, les écosystèmes tirent une partie dans leur résilience par le mécanisme de redondance. Mécanisme aussi présent en génétique. Comme si la nature elle-même utilisait toujours les mêmes solutions. Celles les plus adaptées à la situation, macroscopique et microscopique.
Par extension, nous pouvons nous demander si l'être humain est lui-même encore illimité. Il est limité dans ses capacités physiques, force, durée de vie. Mais qu'en est-il en matière psychologique ? Une des définitions de l'économie est "la confrontation des désirs infinis de l'homme dans un espace fini". Mais ses désirs sont ils réellement infinis ? Ils le sont dans le temps. Le désir étant lié à la vie, ils ne s'arrêtent qu'à la mort. Mais chaque désir en lui même n'est infini que dans la mesure où la personne, au delà des besoins primaires qui se renouvellent, l'entretien. Le robinet peut couler perpétuellement, la bouteille est limitée. Une fois un désir satisfait, l'esprit passe à autre chose. Il n'y a que les désirs entretenus, et ceux participant à l'identité, qui se renouvellent. Il peut même devenir fondamentaux pour l'identité de la personne. Ainsi le concept d'infini limité peut s'appliquer aussi à l'être humain.
Pourquoi les entretenons nous alors ? Il peut s'agir d'une vaine tentative de se maintenir dans un sentiment de toute puissance. Ce sentiment, enivrant peut devenir addictif et sécurisant, tant à titre individuel que collectif. Peut être qu'il faudrait que nous acceptions cette limitation, à défaut du niveau personnel, au moins au niveau collectif. Et que nous arrêtions de vouloir et espérer toujours plus. Ce sentiment de toute puissance, s'il est humain ne correspond pas à la réalité.
