Quid de notre esprit paléolithique

Réflexion sur l'évolution et la stagnation de notre approche du monde depuis le paléolithique ? Notre rapport au monde a changer mais est ce que notre rapport au monde à évolué dans les mêmes proportions.

3/17/20253 min temps de lecture

Notre société moderne est largement organisée autour de la technologie. Les découvertes scientifiques de ces deux derniers siècles ont révolutionné notre rapport au monde. Dans cet espace de temps nous sommes passés d'une situation plus ou moins grande de dépendance à la nature à une relativement grande sécurité sur le sujet. Mais de même que notre biologie n'a pas fondamentalement évolué dans cette période, notre psychologie n'a pas forcément évolué non plus. La plupart des maladies de ce siècle, diabète et autres, sont dues, non à des dysfonctionnement de notre organisme, mais à des réponses de celui-ci à un excès. Ces réponses se justifiaient dans notre vie sauvage, mais ne sont plus adaptés à notre société. Nous réagissons toujours au champs des oiseaux, signe de l'absence de prédateurs. Les mécanismes de survie sont toujours bien ancrés en nous, vestiges d'un autre temps où ils étaient nécessaires. Nous avons le plus grand mal à relativiser ces peurs profondes, même si leur légitimité et leur utlité ne sont plus aussi importantes. Mais qu'en est il de nos désirs ?

L'humanité s'est développée dans un univers qui avait deux caractéristiques constituant un paradoxe, un horizon visiblement illimité contenant des ressources incertaines. L'horizon était illimité car à la dimension de l'être humain, la terre est vaste. Que ce soit en nomade, ou même après, avec l'apparition des villes, les capacités d'actions restreinte par rapport à aujourd'hui, lui donne cette illusion d'infinité. Un territoire est épuisé, les nomades partent dans un autre. L'équilibre se crée entre les royaume, tout un espace existe autour pour s'agrandir. De plus nos capacités d'action à l'époque étaient elles aussi limitées. L'être humain de l'époque n'était qu'un élément de son écosystème. Il devait faire avec.

Sur ce point les choses ont largement évolué au point même de s'inverser. Avec le développement de la technologie, notre planète devient un espace fini. Les ressources sont limitées et notre capacité d'action est telle que nous envisageons même de modifier artificiellement le climat. Pourtant nous, Notre rapport au monde a-t-il évolué ? Pas tant que ça. Au cours de l'histoire, les humains, particulièrement les occidentaux dont nous parlons ici, se sont souvent comportés en conquérant totalitaire. La conquête de l'Amérique en est un bon exemple. Alors que la technologie commençait à nous donner la sécurité et l'opulence, nous avons exterminé les peuples indigènes, comme si leur simple présence portait atteinte à notre plénitude. Nous ne sommes plus au paléolithique où les ressources étaient limités et où la survie était en jeu à chaque étape. Pourtant, le mécanisme reste le même. La terre devient inhabitable ? Partons vers une autre planète. Nous devons travailler pour vivre. Créons des robots pour faire le travail à notre place. Notre vie actuelle est-elle vraiment aussi pénible qu'elle l'était il y a ne serait-ce que quelques siècles ? Il ne s'agit pas temps d'être contre l'exploration spatiale ou le développement de l'IA que de porter un esprit critique et de comprendre et d'adapté notre attitude pour la rendre plus en phase avec notre réalité.

Paradoxalement, notre société n'a jamais été si prospère et sécurisée. Pourtant nos désirs et notre insécurité n'a pas baissée. Malgré l'aisance que nous offre la société de consommation, nos désirs ne sont jamais assouvis. Au même titre que la peur, ces désirs ne seraient-il pas les héritiers de notre expérience d'homme des casernes ? La position universellement admise, notamment en économie, que les désirs humains sont infinis dans un environnement fini est-elle vraie ? Ne serait-ce pas là un héritage inconscient de notre vie paléolithique ? Une absence d'évolution et de mise à jour de notre fonctionnement pour le mettre en phase avec son environnement ? Et n'y a-t-il pas dans notre résistance dans ce fonctionnement, une construction mentale pour justifier à posteriori notre attitude ?